Chronique du wednesday 14 november 2012
Album : Echoes of the Wolf
Dans cette impénétrable forêt dans laquelle nous sommes pourtant condamnés à errer entre les innombrables arbres d'un conformisme trop dense pour laisser éclater les milles et unes couleurs de la fantaisie, peuplée d'une multitude de cris discordants cachant la sublime musique de la liberté avec leur morale assourdissante, truffée de tant d'embûches fatales comme autant de bouches insatiables prêtes à dévorer tout ce qui n'est pas gris, arrosée d'un sombre et boueux ruisseau, source de non vie de l'ennui au profondeurs abyssales ; dans cette insupportable forêt, entre les arbres denses, cachée des cris discordants, libre des embûches fatales, lavée du ruisseau boueux, s'ouvre une clairière où résonnent les Echos du Loup Géant, éclairé des milles et unes couleurs de la fantaisie, entraîné par la sublime musique de la liberté, combattant tout ce qui est gris , invincible ennemi de l'ennui.
Sur cette introduction quelque peu épique, le Professeur vous invite, madame, mademoiselle, monsieur, à ouvrir le grand livre des contes de Fenrir, à entendre avec l'innocence de l'enfant émerveillé les légendes d'Echoes of the Wolf
Comme des enfants que tout étonne, comme ces petits êtres innocents que rien n'effraie, laissons nous porter par ces histoires violentes et mélancoliques, épiques et sensuelles, solennelles et attendrissantes, ardentes et poétiques.
La bestialité d'un Heavy Metal traditionnel qui sait se faire méchant et viril au détour d'un riff, ultra mélodique sur un pont ou épique le temps d'une intro, affronte dans un duel titanesque, aime dans un divin extase, se confond en majesté avec la profonde légèreté d'un folklore gaëlique passionné, véritable roi des anciennes légendes le violon virevolte, libre et fier, autours de la base de Fer Virginal, entre gigue irréfrénée, joyeuse ritournelle, exquise ballade et marche héroïque. L'infernal monstre à deux têtes né de cette effroyable et superbe rencontre ne se laisse adoucir que par une douce princesse l'envoûtant de sa voix subtilement lyrique, toute en vigoureuse délicatesse, ravissante d'agressivité suave. Tellement puissante, tellement fragile qu'elle l'entraîne, indomptable captif, complaisante victime, dans une irrémédiable danse des sens où se conte les Hommes.
Véritable légende dans sa conception même, la musique de Fenrir se déguste cependant dans une délicieuse sensation de légèreté rafraîchissante.
Les 14 titres, dont 4 instrumentaux plus marqués folkloriques, s'enchaînent en variations indépendantes sur un même thème et séduisent chacun à sa manière, joyeuse, agressive, épique, mélancolique ou solennelle, l'auditeur émerveillé comme le serait un enfant innocent feuilletant son livre de contes
Lentement la clairière se referme et bientôt la maussade grisaille reprendra ses droits dans cette trop réelle forêt. Mais votre errance restera plus supportable, madame, mademoiselle, monsieur, en nous résonnent les échos du Loup Géant, et avec eux le salvateur espoir d'entendre de nouveau rugir la féroce allégresse de Fenrir |