Chronique du wednesday 1st july 2020
Album : Bar
Pssssttt, viens voir par là, camarade de beuverie, ça reste entre nous, bien sur, mais j'connais un estaminet, mon vieux copain, genre que le frangin aux rouflaquettes extravagantes serait le premier à te le recommander... Pour sur par la double pédale de l'as de pique ! Allez, ramène ton cuir à clous qu'on s'en jette une derrière le gosier, on sera pas touts seuls dans cette arrière salle embrumée de vapeur d'alcool frelaté (avec modération, mangez cinq fruits et légumes par jour, les produits laitiers sont nos amis, respectez les gestes barrières...) Ça transpire le Rock, ça respire la Folie, ça pue la loose, ami des bas-fonds crasseux, on y croise des Punks, on vit comme on survit, on y joue même le Blues, pour sur qu'on sera cons avant d'être vieux !
Le majeur en l'air, c'est là, nos bonnes manières. Dans la misère, tous les chats sont frères, relève la gueule, je suis là, t'es pas seul. On va refaire le monde accoudé au comptoir. Nous ce qu'on préfère, c'est encore et toujours boire. Allez, amène toi par là, compagnon d'infortune, on va se faire saigner les doigts pis nos oreilles sur nos guitares. Sur qu'on aura pas sommeil, sur aussi qu'on s'fera pas une thune, mais que si on est pas des bardes, mon cochon, ça c'est de l'art !
De l'art abrasif à la façon d'une messe noire mais on s'en fout, on y croit pas, haha, c'est des conneries tout ça, haha, par le marteau d'Ozzy, tout ça... Une gratte saturée juste comme si c'est qu'elle avait la pudeur de ne pas se montrer trop claire, Vite, très vite, chevauche les éclairs, roule plus loin que le tonnerre, on entend encore l'enfant voodoo chanter une prière. À la croisée des roses sur un canon encore fumant, remonte le fleuve boueux, nage à contre-courant. Fais le à contre-sens, entre les pluies de Metal hurlant et les effluves d'essence, fais le juste comme ça vient, de toute façon, on ne respecte rien, mais fais le bien.
Une guitare à la main, le regard tourné vers le ciel Un clin d'oeil à l'Homme à la Rickenbaker Démarre la machine en gueulant bloody motherfuckin' hell Juste le temps de s'en jeter une dernière au Bar, au son de The Beautiful Losers
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